Hard Force The Cry Of Gaïa

EQUINOX : « THE CRY OF GAÏA » :

A l’origine d’ EQUINOX, on trouve Inophis, guitariste breton au CV long comme le bras, qui partage son temps entre la France et la Chine où il est le représentant officiel d’une célèbre marque de guitares. Après trois albums solo, il franchit le pas et se donne enfin les moyens de concrétiser avec « The Cry Of Gaïa » ce projet collectif qui lui tient à cœur et pour lequel il nourrit beaucoup d’ambition.

Si Inophis a écrit et composé l’intégralité de ce premier album, réalisé les orchestrations et arrangements, assuré sa production, il s’est également entouré d’une équipe redoutable afin de donner vie à sa musique. On retrouve ainsi autour de lui un autre breton au chant, Emmanuel Creis, chanteur et guitariste au sein de SHADYON, et une section rythmique qu’on ne présente plus tant leur CV est long comme deux bras : Pascal Mulot à la basse et Aurélien Ouzoulias à la batterie.
 EQUINOX donne dans le metal symphonique mâtiné de néoclassique, un style où l’approximation ne pardonne pas tant le ridicule guette chaque faux-pas. « The Cry Of Gaïa » est une œuvre très personnelle, abordant des thèmes universels chers à son auteur. Ce premier album réalise plutôt bien le difficile équilibre entre metal et orchestrations, entre les interventions de la guitare et celles des autres instruments, pianos, synthés, mais aussi choeurs. A ce titre il est très prometteur. Il y a notamment deux longs enchaînements qui justifient à eux seuls qu’on s’y penche. Le premier tiers de l’album est un sans faute, avec le potentiel hit qu’est le titre éponyme, mais aussi « Wings Of Fire » qui, une fois passées les descentes et remontées de manche de son intro, propose une interprétation toute en nuances de la part de Creis qui se fait presque comédien.
Il y a également un peu plus loin sur l’album deux excellents titres, « A light In The Chaos » et « The Gates Of Universe » qui présentent une autre facette, un peu plus « opéra », de ce qu’est  EQUINOX.

Bien qu’omniprésent, Inophis est loin d’écraser les autres membres du groupe. Sa guitare parvient même bien souvent à se faire discrète, pour mieux s’effacer derrière un ensemble qui, bien que chargé en orchestrations et choeurs, n’est jamais pompeux. On en vient même à regretter que le mix ne soit pas plus profond, plus puissant. C’est particulièrement dommage pour la basse de Mulot qui paraît en retrait, alors que la batterie de son compère Aurel, qui fait feu de tout bois, illumine chaque seconde de l’album. Quelle satanée puissance ! Emmanuel Creis s’en tire quant à lui avec les honneurs, sa voix claire et haut perchée s’imposant avec classe sur les titres les plus enlevés où on le sent très à l’aise dans ses envolées, comme sur « Time Of The Chosen ».
Ce premier album n’échappe toutefois pas aux erreurs de jeunesse. Ainsi, on y trouve deux titres plus lents, « Amber », mais surtout « I Had a Dream », une ballade un peu mièvre que des influences à la QUEEN ne parviennent pas à sauver. On y sent Creis plus à la peine. Mais ils ont surtout le défaut de casser une dynamique bien lancée. Inophis a prouvé avec son dernier album solo, « Duality », qu’il est très à l’aise avec les instrumentaux. Peut-être les respirations de ce « The Cry Of Gaïa » auraient-elles gagné à être puisées dans ce style de répertoire.

Il en résulte une espèce de ventre mou au cœur de l’album, moins percutant, moins marquant, que vient sauver, ou ruiner, c’est selon, une surprenante reprise de « The Show Must Go On » de QUEEN, justement. Le genre de reprise casse-gueule qui dépendra uniquement de l’auditeur, certains n’hésiteront pas à crier au sacrilège tandis que d’autres apprécieront la prise de risque. Force est de reconnaître que l’interprétation de ce titre par  EQUINOX est néanmoins loin d’être ridicule, loin de représenter un naufrage, et s’avère même plutôt probante. Malgré ces quelques réserves, « The Cry Of Gaïa » est une belle et ambitieuse entrée en matière, auquel on s’attache au fil des écoutes. Gageons qu’Inophis nous concocte déjà sa suite !

source : Hard Force


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